
Retour sur le protocole Biomol en Vendée
Le protocole Biomol et ses objectifs
Dans le cadre du projet ARENA, des suivis plus approfondis et complémentaires aux suivis classiques (simplifiés ou élaborés) sont menés. La Chambre d’Agriculture des Pays de la Loire a mis en place le protocole « Biomol » en plus des protocoles élaborés de suivi des pucerons et des limaces ainsi que de leurs prédateurs sur 2 parcelles de céréales à pailles en Vendée.
Le protocole « Biomol » vise à déterminer plus précisément le régime alimentaire des carabes en extrayant les ADN présents dans leur tube digestif. Les carabes sont prélevés vivants et congelés très rapidement après le prélèvement afin de ralentir le métabolisme et le processus de digestion qui dégrade l’ADN des aliments ingérés. Les carabes sont des prédateurs généralistes pouvant consommer des limaces, des pucerons, des graines d’adventices mais également des invertébrés utiles tels que les vers de terre. Cependant, des différences entre les espèces existent. Certains sont prédateurs d’autres invertébrés, d’autres granivores stricts et d’autres omnivores. Le protocole « Biomol » permettra de déterminer les préférences alimentaires des espèces présentes en parcelles agricoles et ainsi de connaître leur potentiel de régulation.
Des prélèvements ont eu lieu une semaine par mois en automne (novembre et décembre) et au printemps (mars à juin). Cela permettra de connaître les carabes actifs à chacune de ces 2 périodes et de comparer les aliments consommés au cours de l’année afin de déterminer si leur régime alimentaire évolue.
Les prélèvements étaient effectués matin et soir, chaque jour, afin de séparer les carabes plutôt actifs le jour et ceux actifs la nuit, période préférentielle d’activité des limaces, ravageur étudié dans le cadre du projet ARENA.
Les suivis Biomol en Vendée
Sur chacune des 2 parcelles, 20 pots Barber étaient disposés à plus de 10m des bordures et espacés de 10m chacun. Au fond des pots, des billes d’argile sont ajoutées pour permettre aux carabes de se cacher et limiter ainsi la prédation dans les pots.
Mise en place du protocole Biomol sur le terrain
Les pots restaient ouverts du soir au matin où un premier prélèvement avait lieu puis du matin au soir où un second prélèvement était effectué et ainsi de suite sur la semaine.
A chaque relevé, les carabes piégés étaient récupérés vivants et mis au frais dans des tubes individuels avant de les congeler au retour du terrain. Les autres organismes présents (araignées, staphylins…) étaient comptabilisés et relâchés à quelques mètres des pièges.
Suivant les périodes de l’année et les relevés, le nombre de carabes par piège était très variable.
Retour sur les sessions
Novembre : Les températures étaient très fraîches et les gelées nocturnes fréquentes. Certains matins, les pots étaient gelés. Au vu de ces températures, peu de carabes ont été observés. Les araignées, actives dès des températures plus fraîches que les carabes, étaient les plus présentes dans les pots. Des larves de staphylins ont aussi été observées à cette période.
Araignée piégée
Larve de staphylin
Décembre : Cette session était très pluvieuse. Des précipitations entre les relevés ont empêché de maintenir les carabes au sec dans les pots qui se remplissaient d’eau. Peu de carabes ont été observés à cette période. Les carabes de petite taille (autour de 5mm) étaient les plus nombreux en particulier ceux du genre Notiophilus.
Notiophilus
Mars, mai et juin : Au printemps, les carabes étaient bien plus présents qu’à l’automne. Les Poecilus cupreus dominaient très largement les carabes observés. Anchomenus dorsalis et Brachinus sclopeta étaient aussi présents en grand nombre. Des pullulations de Poecilus cupreus et Anchomenus dorsalis ont été observées lors des relevés de mai et juin sur les 2 parcelles.
Pot contenant P.cupreus, B.sclopeta et A.dorsalis
Les échantillons récoltés seront analysés par l’université d’Innsbruck en Autriche à l’automne. Un nouvel article paraîtra ensuite pour présenter les résultats suite à l’analyse des prélèvements.
Auteur : – Chambre régionale d’agriculture Pays de la Loire
Crédits photos : Chambre régionale d’agriculture des Pays de la Loire