
Tester des protocoles innovants de mesure du service écosystémique de régulation des ravageurs
Dans le cadre de l’action 1 du projet Arena, il est prévu de tester des protocoles innovants de mesure du service écosystémique de régulation des ravageurs.
Ainsi, au printemps 2018, avons-nous mis en place notre deuxième campagne de test du protocole de cartes de prédation, inspiré du programme national Sebiopag (INRA, 2014-16), et adapté à un dispositif expérimental de test des effets des cultures associées.
C’est ainsi que nous avons testé trois types de proies:
- œufs d’Ephestia Kuehniella
- pucerons vivants
- graines de vulpin et de pensée des champs
dans chacune des sept modalités de culture, répétées sur 4 blocs:
- mélange à quatre espèces (triticale, avoine, pois, féverole),
- deux mélanges à deux espèces (triticale- pois et avoine-féverole),
- et quatre témoins de cultures pures (triticale, avoine, pois, féverole).
Dans chacune des 28 microparcelles expérimentales (7modalités x 4 blocs), nous avons défini trois points de mesure de la prédation selon une longueur médiane, et sur chacun de ces points, nous avons disposé:
- deux cartes au sol, l’une comportant des graines, l’autre des œufs d’E. Kuehniella,
- ainsi que deux cartes à hauteur de végétation, l’une avec des œufs, l’autre avec des pucerons (pucerons vert du pois, Acyrthosiphon pisum).
Ce dispositif a été testé sur deux sessions d’une semaine, du 24 au 31/05/18 et du 19 au 26/06/18.
Voici les résultats obtenus :
Alors que la consommation des graines de vulpin et de pensées s’est avérée progressive et constante pour presque toutes les modalités, la prédation des graines de Pensée des champs en mélange Triticale/Pois à la session de juin a été l’une des plus faibles au départ, mais a augmenté très fortement entre J+1 et J+3 pour être la plus importante à J+7.
Quant à la prédation des oeufs d’Ephestia kuehniella, celle-ci a été très importante et très rapide, en particulier pour les cartes placées au sol. Lors de l’observation réalisée à J+3 en juin, des taux de prédation allant de 50 à 80% ont été observés, avant d’atteindre un taux de 100% à partir de J+1, pour toutes les modalités.
Les oeufs d’Ephestia kuehniella placés dans la végétation ont été quant à eux consommés moins rapidement, avec un taux de prédation ne dépassant pas 20% après trois jours.
Le test avec les pucerons n’a pas bien fonctionné du fait d’un très fort taux de mortalité de ces derniers dès les premières heures d’exposition (sensibilité à la sécheresse).
Comme en 2017, les résultats suggèrent une prédation plus importante dans les modalités incluant de la féverole, ce qui indique qu’il pourrait exister un effet identité de la féverole, plutôt qu’un effet diversité des cultures.
Une des hypothèses que l’on pourrait faire à propos de l’effet bénéfique de cette culture est, qu’en plus d’être une légumineuse, elle a un port dressé et rigide. La prédation dans les pois purs est moins importante qu’en féverole, ce qui pourrait être dû à la verse de cette légumineuse.
L’analyse des résultats obtenus est encore en cours car nous avons également mesuré les activités – densités des arthopodes épigés (carabes, staphylins et araignées) à proximité des cartes de prédation.
Contacts:
et , Université de Lorraine
Crédit photo: Laetitia Morge – Légendes photos:
> Cartes de prédation en végétation « pucerons » et « œufs »
> Cartes de prédation au sol de type « graines » et « œufs »